CHRONIQUES DU DISQUE "AUX RONDS POINTS DES ALLUMES DU JAZZ" ET DE LA REVUE PAR BOB HATEAU (IMPROJAZZ - JAZZ A BABORD)

Publié le 2019-05-12
Temps de lecture : 3 min.
Les Allumés du Jazz
CHRONIQUES DU DISQUE
Les Allumés du Jazz

Bob Hatteau sur IMPROJAZZ  (06/2019) et JAZZ A BABORD (04/2019)

LE DISQUE

Un manifeste pour la liberté, l’égalité et la fraternité… des valeurs à défendre absolument
"(...) Le 13 avril, à l’occasion du Disquaire Day, Les Allumés du Jazz ont publié la revue Aux Ronds-Points des Allumés du Jazz qu’ils ont accompagné d’un trente-trois tours car, comme le souligne Jean Rochard, "ce que les membres des Allumés du Jazz aiment faire, ce sont des disques, alors, en toute logique, joignons la musique à la parole "…La pochette du disque reprend l’illustration de la couverture de la revue (ou inversement…) et elle est l’œuvre de Nathalie Ferlut. Au programme, six morceaux enregistrés début 2019 sur les idées qui ont germé lors des rencontres d’Avignon en novembre 2018.
Tout commence par un rap engagé et endiablé ! L’1consolable scande "Changez de disque" accompagné par Les damnés du skeud, un orchestre de vingt-neuf musiciens réunis pour l’occasion et tous liés de près ou de loin aux Allumés du Jazz. Le chant déplore la disparition progressive des disquaires, fustige les enseignes de la grande consommation, dénonce l’exploitation des artistes par les majors et les plateformes d’écoute en ligne, pourfend la dictature de l’argent et rend hommage à tous ceux qui résistent. En arrière-plan l’orchestre soutient la voix, en chœur ou avec des contre-chants.
Le JCAO et ses onze musiciens proposent "7 janvier". Après un unisson solennel sur une section rythmique intense, quasiment un requiem, les pépiements de la flûte de Michel Edelin s’envolent en toute liberté. Les chorus, les chœurs et les dialogues sont soutenus par les ostinatos des soufflants et une rythmique puissante. Il y a certes une ambiance de fanfare, mais toujours empreinte de majesté, l’un des traits de l’écriture de Rémi Gaudillat.
Xavier Garcia présente « Sur la route des Allumés », un collage musical avec des extraits de morceaux tirés de disques enregistrés par des formations amies des Allumés du Jazz. Les bruitages, jeux rythmiques, combinaisons de styles – pop, world, jazz, musique contemporaine, électro… – et autres juxtapositions mélodiques, créent un patchwork sonore envoûtant.
Les Martine’s – Anne Mars et Richard Maniere – invitent le bandonéoniste Tristan Macé pour « Par les temps qui courent ». Une introduction mélodieuse laisse la place à une série de vocalises rythmiques et d’ostinato de la guitare. Dans une atmosphère mystérieuse, riffs et accords feutrés accompagnent la voix dans ses déclamations et son chant.
« Les travailleurs du disque dans le miroir des allumettes », titre désabusé s’il en est, donne l’impression de regarder un film sans images : craquements, sonneries, sifflements, notes cristallines… servent de décor aux propos du saxophone ténor de Sylvain Rifflet, cow-boy solitaire devant son feu, au milieu de la nuit ! Jean-Jacques Birgé réussit un morceau particulièrement expressif et amusant.
Le Collectif Ishtar verse dans la musique contemporaine, avec une succession de discours, conférences, textes récités… sur le crissement des percussions et les interventions impromptues des instrumentistes. Même si l’influence du cinéma est évidente, « Des airs cultes (en sabots) » n’en reste pas moins un essai avant-gardiste.
La « Fonderie Topophonographique » remet la fanfare au premier plan. Dialogues déjantés, petites phrases courtes et vives, questions – réponses énergiques… débouchent sur des échanges bruitistes – hululements, caquètements, souffles, bruissements, crépitements… – d’un expressionnisme exacerbé.
Aux Ronds-Points des Allumés du Jazz : un microsillon, une galette, un vinyle, « un album en forme de rond-point qui aurait des oreilles de 33 tours »… Un manifeste pour la liberté, l’égalité et la fraternité… des valeurs à défendre absolument, avec ou sans gilet jaune !"

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LA REVUE

 Dénoncer une société mercantile où tout n’est que question de prix, classements, promotion, rendement, publicité, consommation...
"(...) Cent vingt-deux pages en couleurs, sans la moindre publicité (...) Une cinquantaine de rédacteurs, une vingtaine d’illustrateurs et une douzaine de photographes se penchent sur des thèmes aussi divers que l’enregistrement, les collectifs, la critique, le numérique, l’image, le son, la production, les métiers du disque, l’autoproduction, l’artisanat, les aides… Les textes sont plutôt courts (une à deux pages, à de rares exceptions près) et abordent la plupart des sujets sur le ton du journalisme, mais aussi sous forme de contes (Pablo Cueco, Saturnin Le Canard, Pascal Bussy…) ou de poèmes (Jean Rochard, Cyril Darmedru et Anne Mars). Enregistrer la musique pour quoi faire ? est vu à travers une nouvelle onirique de Cueco, des réflexions de P.-L. Renou et des textes aux accents pamphlétaires de Rochard et Gontran de Mortegoutte, qui reviennent sur le mouvement des gilets jaunes et le ras-le-bol d’une partie de la société. Une photo symbolique en pleine page de Patrice Azevedo et Hans Lucas reflète d’ailleurs l’Acte IV des Gilets Jaunes, à Paris, Place de la République, le  8 décembre 2018. De son côté, Guy Girard s’est amusé à prendre en photos des ronds-points insolites... Toujours au chapitre des actes de résistance, l’incontournable Guy Le Querrec présente la photo d’une manifestation au stade Charléty en mai 1968 : au premier plan, devant la foule des manifestants, un couple statufié s’embrasse tandis que l’homme brandit un drapeau à deux mains… comme La Liberté guidant le peuple ! (...)" 
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