Les Actualités
La sixième édition d'un festival, initié par le batteur Bruno Tocanne avec le label IMR et l'association L'Affiche, qui mise avant tout sur la créativité et sur une volonté constante d’amener musique, culture et ouverture sur le monde en tous lieux, même les plus à l’écart et qui, loin de se fondre dans les tendances du moment, dans les courants musicaux dominants, s’appuie sur des formations et des artistes consacrés-es pour qui sincérité, générosité et originalité vont de pair. Un moment suspendu, loin des industries musicales ou des temples de la culture...
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RESERVATIONS EN LIGNE
BULLETIN DE RESERVATION
13 SEPTEMBRE
. 17H30 Mairie de Trois Palis
Expo photo / rencontre avec l'artiste Hans Andia en partenariat avec Pays d'Art et d'Histoire et Sentiers Metropolitains
. 18H30 Foyer communal (gratuit)
Hasse Poulsen (guit) - Francois Mechali (contrebasse)
. 20H30 Foyer communal en partenariat avec Soirs Bleus (gratuit)
Bernard Jean (vibra) - Fred Roudet (tpt) - Samuel Silvant (dms) - Bernard Santacruz (cb): On Both Sides
14 SEPTEMBRE
. 11 H Eglise de Trois Palis (gratuit) : Hélène Bass violoncelle solo
20H30 Foyer communal (15, 20 euros)
François Raulin (piano) - Richard BonnetI (guit) : Misterioso
Sophia Domancich (piano) & Simon Goubert (dms): Twofold Head
15 SEPTEMBRE
. 11 H Eglise de Trois Palis (gratuit) : Richard BonnetI guitare solo
. 17H30 foyer communal (15, 20 euros) :
Robin Fincker (sax, clar) Mathieu Werchowski (violon) Dave Kane (cb) Fabien Ducombs (batterie) Bedmakers
Buvette tous les soirs et Food Truck sur place au foyer communal les 13 et 14 septembre, a partir de 19H
TARIF REDUIT (étudiants, demandeurs d’emploi, 12/18 ans, réservations en ligne, habitants 3 Palis...) 15 euros / soir
PLEIN TARIF 20 euros / soir
PASS festival 30 euros
GRATUIT moins de 12 ans, concert du 13 septembre, concerts a l'église
Jeudi 19/09/24 - 20h30 | Le Pilier (Montreuil)
A l'occasion de la venue à Paris de Daniel Reyes Llinás, guitariste argentin qui vit aux Etats-Unis, Le Fondeur de Son vous propose une nouvelle édition de ses LFDS Micro SPIME Series. Vous pourrez écouter Daniel Reyes Llinás, accompagné de Luis Ianes, son camarade du duo "Parias Ensemble", et d'improvistaeur·e·s de la scène parisienne dans deux formations contrastées et inédites.
Trio : Daniel Reyes Llinás (guitare) + Luis Ianes (guitare) + Erick Borelva (batterie)
Quartet : Eugnie Kuffler (saxophone, flûtes) + Patricia Favreau (textes) + Daniel Reyes Llinás (guitare) + Luis Ianes (basse électrique).
Le Pilier
7 rue Denis Couturier - 93100 Montreuil - M° Croix de Chavaux
Concert à 20h30
PAF : 10€ conseillé ou tarif réduit - Petit bar sur place
Photo : Bruno Belleudy
Labyrinthe d'une ligne
Tournée au Québec en Octobre !
Cette année encore, grâce au soutien du programme "Accueil d'œuvres de l'extérieur du Québec" du CALQ, Akousma accueille une délégation d'artistes membres de l'ARFI et de Résonance Contemporaine. Les électroacousticiens Xavier Garcia (échantillonneur) et Lionel Marchetti (magnétophone à bande magnétique) se joignent aux chanteuses Caroline Gesret et Laura Tejeda pour interpréter "Labyrinthe d'une ligne", un poème de Marchetti.
À nos amis québécois, ne manquez pas leur passage en concert : le 17 octobre à Rimouski (Tour de bras), le 18 à Québec (Conservatoire de musique) et le 19 à Jonquière (Festival des musiques de création).
Ce projet est soutenu par la SPEDIDAM et le Centre National de la Musique (CNM) en France, ainsi que par le consulat général de France à Québec, partenaire de l’événement à Rimouski.
En savoir plus sur Akousma
Philippe Deschepper et Samuel Silvant seront en concert le vendredi 27 septembre à 20h30 à la salle du Jardin de Madame Oppède
Tarif 10€ Gratuit pour les moins de 12 ans.
Le blog de Pierre Crépon revient sur quelques choix de Jacques Thollot en citant notamment d'importants extraits de l'entretien publié dans Le Journal Les Allumés du Jazz (n°7 2011).
Le lien
Le 28 août 2021, les Allumés du Jazz avaient convié Bernard Lortat-Jacob au premier rond-point organisé depuis 2018. C'était à Cerny, pour le festival Au Sud du Nord. L'ethnomusicologue y avait présenté une vie de travaux sur les musiques de fête méditerranéenes, de Sardaigne, du Maroc, des Balkans, pour ouvrir toutes les perspectives géographiques et musicales sur ce que pouvait bien être cette drôle d'invention qu'on croit souvent si naturel: le concert. Dialoguant avec des inconnus, musiciens, journalistes, passionnés, producteurs, techniciens, cuisiniers, militants, il avait montré une générosité et une curiosité aussi nécessaire que la précision et l'érudition de son propos.
Bernard Lortat-Jacob ne s'est pas retrouvé à Cerny par hasard, et était déjà indirectement présent au catalogue des Allumés du Jazz, à travers ses recherches sur les musiques marocaines et méditerrannéennes qui avaient déjà dialogué avec les productions à haute teneur internationaliste du Fondeur de Son. Rien n'arrive peut-être par hasard, et le chargé de recherche au CNRS, fondateur de la Société Française d'ethnomusicologie, collaborateur de Maurice Fleuret à la direction de la musique du minsitère de la culture dans les années 1980, auteur de nombreux livres de référence, se montrait aussi auteur et interprète de chansons sensibles, qu'on peut retrouver enregistrées dans quatre albums, dont un augmenté d'un DVD.
Bernard Lortat-Jacob nous a quitté le 18 juillet 2024, laissant aux Allumés du Jazz (aussi) une trace forte d'humanité et de présence de musiques pensées et vécues librement.
Photo: Société Française d'Ethnomusicologie
Géraldine Laurent et Paul Lay sont parmi les artistes qu'on retrouvera au festival de Saint-Rémy de Provence qui se tiendra du 18 au 22 septembre. À noter également, le vernissage de l'exposition « Cabu Swing - Souvenirs et carnets d'un fou de jazz », Cabu qui disait « Le jazz, ça me rend dingue. J’esquisse quelques pas de swing et je danse dans ma tête ».
Site du festival
Le Mans, boutique des Allumés du Jazz, 1er juin 2024
par Pierre Hélelou et Geude-Emile Heureux
Les papes sont parfois des gens sérieux. Parfois, ils écrivent des textes aux noms solennels - encycliques, brefs, bulles - dans lesquels ils sélectionnent systématiquement, et depuis bien des siècles, des extraits de la Bible et de textes sacrés, qu'ils lient par leur propre discours. Un texte peut-être apocryphe, retrouvé dans le legs de Hugues V du Maine, dit le Manceau, décrirait cette singulière pratique papale du nom de samplum. Un manuscrit plus tardif issu de la bibliothèque de Foulques d'Anjou, évoquerait quant à lui l'art d' « eschantillonerie, à quoy toust pape resclarit ». Sans doute pourrait-on voir cela figurer sur un mur de l'abbaye royale de l'Epau, alors que le festival Jazz Tangente achevait sa première édition, joyeuse et réussie, le dimanche 2 juin.
La veille, l'1consolable, auteur de l'épatant album Sauvage, raconte une autre histoire du sample à la boutique des Allumés du Jazz. Dans l'assistance nombreuse, aucun pape (à moins - cela arrive - qu'il ne fut venu clandestinement déguisé en champignon) mais des êtres épris de découverte.
Situation : Pour le festival Jazz Tangentes, du 31 mai au 2 juin 2024, nouveau chapitre de la vie du jazz manceau, les Allumés du Jazz sont invités à participer. Chic ! Ils dégainent une idée de créative conciliation, de collective déraison magique, en proposant à L'1consolable de scander ses textes, poser son flow groovy sur des samples (échantillons) de morceaux de son choix, aménagés à sa guise, issus des catalogues de différents albums des Allumés du Jazz. Une petite histoire dans la grande... Un conte.
Le 30 avril, suite à l'annonce de ce concert par les voies d'internet (assez papalement impénétrables), les Allumés du Jazz recevaient cette missive de Laurent F. à Angoulême : « Pardon, mais ce n'est pas en programmant du rap que vous attirerez plus de monde vers le jazz, au contraire. Vous cautionnez ainsi cette sous-musique qui envahit tout et qui n'a vraiment pas besoin d'être aidée pour se répandre, telle une sale épidémie. On ne se bat pas avec les valeurs des autres, mais avec les siennes. »
Bing : retour à la crasse des parts. Le jazz, en sa pleine beauté de sous-musique néo-orléanaise avait dès sa naissance rapidement tout envahi. Jamais elle n'obtint véritablement son certificat de pureté. Aussi, comme toute personne de grand âge, quand elle perdit un peu de son souffle après sa grande libération, elle demanda de l'aide à ses fils et filles. Et vint le rap, qui mieux qu'une subtile façon d'accommoder les restes, énonça de plein fouet une expression en adéquat écho à son époque comme le jazz, son grand-père, sut le faire. Une forte partie des amateurs et praticiens d'une musique souvent enlisée dans les combinaisons bourgeoises pour qu'elle s'y vautre, fut au mieux réticente, au pire hostile jusqu'à utiliser une terminologie raciste utilisée aussi contre les populations à qui cette musique toute neuve, mais pétrie d'histoire.
Miles Davis, Max Roach, Sam Rivers, Ornette Coleman, John Zorn, Brandford Marsalis, Hélène Labarrière ou David Toop - qui a été le premier a écrire un livre ambitieux sur le sujet : Rap attack -, pour en citer quelques-uns, affichèrent immédiatement mieux qu'un intérêt fort, mais une folle curiosité jusqu'à souhaiter amoureusement s'y coller. Le rap, alors sauvait quelque chose, une grande histoire. « Meditations on Integration » avait chanté Charles Mingus (source d'inspiration de nombreux rappeurs).
Recherche effectuée, l'arrière petit fils de Buddy Bolden ne travaille pas à la préfecture d'Angoulême, un arrière petit neveu d'Hugues Panassié peut-être.
Retour à la boutique des Allumés du Jazz le 1er juin. L'1consolable entame son récit où les valeurs des autres sont les nôtres. Il ne s'agit pas de la rencontre de deux musiques, mais au travers de son talent, de celle d'une multitude d'îles musicales allumées du Jazz. Il s'agit immédiatement de la possibilité que l'abâtardissement de toutes ces îles crée d'autres mondes.
Monde des samples, où se côtoient, se mêlent, s'interrogent, valsent les étiquettes et les genres, où les sous-musiques, si heureuses de cet état aussi souterrain que souverain, fournissent la bande-son d'un monde débarrassé de toutes les hiérarchies. Toutes ces maisons de disques s'allument bien ensemble, si bien ensemble.
Monde des textes, qui révèle à ces plages les sens qu'elles nous avaient cachés et que l'1consolable déchiffre, où l'oppression policière rejoint celle subie par les animaux, des histoires d'oncle mélomane ou d'autres revendiquant l'éco-terrorisme. Les musiques des autres sont les nôtres et elles portent une plus grande respiration dans la joyeuse contamination de toutes les sous-expressions que condamne l'autoritarisme satisfait d'un monde organisé pour ne rien faire. Encore un truc de pape.
Retour au conte, tenu au long cours par l'1consolable. Près de deux heures de toutes les différences, de toutes les harmonies, de toutes les harmonies différentes, piochées dans des centaines de disques allumés du Jazz. Il était une fois des disques écoutés : tout ce qu'ils délivrent. Il était une fois des disques partagés : tout ce qu'ils lient. La boutique des Allumés du Jazz héberge tout cela, alors on se demande quel espace elle occupe. Puis on le vit.
Parenthèse d'histoire courte : les disques seraient en crise. Tiens comme la démocratie électorale, le climat, l'adolescence et la quarantaine, la papauté, la confiance dans les institutions, ou l'économie. Causes communes ? Les crises ne sont que l'invention d'une défiance face à un monde dont on refuse d'avouer qu'il est animé. Les disques ne s'animent pas tout seul, ils ne rentrent pas en crise seuls.
Toute la boutique scande les quatre syllabes de l'1consolable, qui finit enfin par se présenter, après avoir détaillé tous les autres Allumés à travers les sons des musiques qu'ils ont animées, en d'autre temps et d'autres espaces. Le conte se finit contre l'histoire : les papes font taire les sous-musiques et n'échantillonnent que d'autorité. Les papes votent, depuis deux millénaires. Il s'agissait ce 1er juin de bien d'autre chose, comme de répandre une épidémie modeste où nos valeurs ne sont plus vraiment les nôtres, où nous n'avons de propre que ce qui appartient aussi aux autres.
Alors apparaît Lady Solo...
à suivre
À écouter : "Du fond de mon enfance" par L'1consolable, samples de " Rawalpindi Blues" (in Over the hills - IMR), "Derbuka / Zarb" (in Percussions du monde, Pablo Cueco & Mirtha Pozzi - Buda Musique) "Le pendule du fou" (in Algèbre, topologie d'un manège, François Cotinaud, Musivi), "Portes fenêtres" (in El Hal, Yoram Rosilio & Redouane Bernarz - Le fondeur de son), "Margaret Orange" (in Chant général, Olivier Bost, Clémence Cognet, Clément Gibert- Arfi) - Le Mans 1er juin 2024
Lien d'écoute
La discographie de l'1consolable
"Le météorologie musicale a ses résumés, voyons celui ci : dans la seconde partie des années 70, nous nous trouvions en une sorte de... disons... blindfold test ... dans l’interstice entre la vague 68 et la digue donda dondaine des années 80. En écho discographique, le jazz en France, où perduraient toutes sortes d’expériences, fut marquée par une floraison de nouvelles étiquettes dans un champ ouvert précédemment par Futura ou Palm (outre Rhin : ECM). On citera par exemple les caractéristiques Owl, Jms et Musica. Musica était à Bordeaux par son créateur et producteur : Alain Boucanus. Les disques Musica firent leur apparition a un rythme effréné à partir de 1975, musiciens de plusieurs générations s’y côtoyaient : Bernard Lubat, Martial Solal, Jacques Thollot, Hamiet Bluiett, Jimmy Rowles, Al Haig, Archie Shepp, Philippe Petit, Chris McGregor, Georges Locatelli. Mais c’est sans doute le jeune guitariste Christian Escoudé - tendance bop manouche qui ne se refuse rien - que Musica contribuera à exposer le plus largement avec quatre disques clés : Réunion du Christian Escoudé Quintet (avec jean Querlier, Frank Abel, Alby Cullaz, Joe Benoti - décembre 1975), Les 4 Éléments du duo Jean-Charles Capon- Christian Escoudé (mai 1976), Libra du duo Michel Graillier-Christian Escoudé (juillet 1976), Gitane du duo Charlie Haden & Christian Escoudé (septembre 1978 - à noter que ce duo est sorti sous nouvelle étiquette éphémère de Boucanus : All Life et que la couverture mettait très inélégamment Charlie Haden en avant - Le Liberation Photo Orchestra n’était pas encore passé par là). Quatre points cardinaux, indications des directions que le guitariste empruntera avec succès. À cette époque, en l’entend avec Didier Levallet (il fait partie de Confluence), il joue en quartet avec Bernard Lubat (il y a un disque en Pologne), avec Steve Potts, Michel Portal puis John Lewis, Shelly Manne, Stan Getz, John McLaughlin etc. etc. etc. etc. jusqu’à Ancrage du Christian Escoudé Unit Five avec André Villéger, Ludivine Issambourg, Emmanuel Bex, Simon Goubert (Label Ouest - 2024).
Cette fois-ci le terme de « dernier disque » ne sera, tristement depuis le 13 mai de cette année 2024, pas employé par erreur."
nato blog
Face aux plateformes d’écoute en streaming, devenues le modèle dominant, l’industrie du disque a connu une perte de vitesse. Vinyles et CD n’ont pourtant pas dit leur dernier mot.
LA VIE n° 4104 / 25 avril 2024