À PROPOS DES CDs & DU JEU DES 1000 EUROS (LETTRE OUVERTE À RADIO FRANCE)

Publié le 2025-11-05
Temps de lecture : 2 min.
Les Allumés du Jazz
À PROPOS DES CDs & DU JEU DES 1000 EUROS (LETTRE OUVERTE À RADIO FRANCE)

Le 24 septembre 2025, certains et certaines d'entre nous, familiers des émissions de Radio France ont été interloqués en écoutant le très apprécié Jeu des 1000 euros spécial jeunes enregistré à Pontgibaud. Comme la question concernait un petit calcul mathématique, le présentateur Nicolas Stoufflet s'est fendu d'un trait d'humour : « Vous voyez ce que c'est les CD, oui ? (rires) Non, parce que maintenant il n'y en a... presque plus quoi... oui plus trop. ».
 
Les Allumés du Jazz sont une fédération de productrices et producteurs indépendants d'albums discographiques sur CD, LP (aujourd'hui plus communément appelés vinyles) et même cassettes. La partie la plus importante de cette production est constituée de nouveautés paraissant en CD. Cet objet est donc notre coeur de métier. Contrairement à une sorte de discours entretenu, il n'est pas du tout mort et, bien que terriblement concurrencé par les plateformes d'écoute de musiques en lignes, représente une part non négligeable de la diffusion musicale. Une part très sérieuse, pourrions-nous dire, qu'il s'agit de protéger.

Les Allumés du Jazz

LETTRE OUVERTE

A Sibyle Veil
Présidente-directrice générale de Radio France

A Adèle Van Reeth
Directrice de France Inter

A Nicolas Stoufflet
Producteur du Jeu des 1000 euros

Radio France
116 avenue du Président Kennedy
75220 - Paris cedex 16

Le 24 septembre 2025, certains et certaines d'entre nous, familiers des émissions de Radio France ont été interloqués en écoutant le très apprécié Jeu des 1000 euros spécial jeunes enregistré à Pontgibaud. Comme la question concernait un petit calcul mathématique, le présentateur Nicolas Stoufflet s'est fendu d'un trait d'humour : « Vous voyez ce que c'est les CD, oui ? (rires) Non, parce que maintenant il n'y en a... presque plus quoi... oui plus trop. ».
 
Les Allumés du Jazz sont une fédération de productrices et producteurs indépendants d'albums discographiques sur CD, LP (aujourd'hui plus communément appelés vinyles) et même cassettes. La partie la plus importante de cette production est constituée de nouveautés paraissant en CD. Cet objet est donc notre coeur de métier. Contrairement à une sorte de discours entretenu, il n'est pas du tout mort et, bien que terriblement concurrencé par les plateformes d'écoute de musiques en lignes, représente une part non négligeable de la diffusion musicale. Une part très sérieuse, pourrions-nous dire, qu'il s'agit de protéger.
 
Bien évidemment, nous ne prêtons aucune mauvaise intention à Nicolas Stoufflet (notons au passage que la musique - le jazz y compris -, même si elle n'est évidemment pas le sujet de l'émission, y est d'ailleurs bien traitée). Si elle était isolée, cette phrase serait sans incidence - encore qu'on imagine que, dans certaines parties de la France, les gens réagiraient en entendant par exemple : « Vous voyez ce que c'est la sidérurgie, oui ? Non, parce que maintenant il n'y en a... presque plus quoi... oui plus trop. ». C'est plutôt la récurrence de ce type de propos qui choque, notamment dans d'autres émissions comme les journaux du matin par exemple où l'on entend régulièrement de malheureux « à vos plateformes » ou bien « déjà disponible sur toutes les plateformes ».
 
Cette récurrence choque d'autant plus qu'elle a cours dans un service public récemment rebaptisé en Maison de la radio et de la musique. La priorité d'une telle maison ne peut pas être de suivre le discours bulldozérisé des nouveaux maîtres de la musique, GAFAM et autres Spotify n'ayant que faire des services publics, et responsables d'une dégradation très inquiétante tant sur le plan de la création, de la rémunération des créateurs, créatrices, interprètes, productrices, producteurs et autres métiers attenants (ingénieurs du son, etc.) ? La Maison de la radio et de la musique ne doit-elle pas au contraire tout mettre en oeuvre pour protéger de la normalisation en cours celles et ceux qui défendent une réelle diversité musicale - comme nous le faisons dans nos productions ?

 Il n'y a pas de fatalité au pouvoir des plateformes sur la musique, dont les effets néfastes et inquiétants ne sont plus à démontrer. Il suffit parfois d'une étincelle pour que l'on écoute mieux la musique. 

La petite phrase du Jeu des 1000 euros, si elle provoquait cette étincelle de conscience pourrait alors valoir un super banco.

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