PENINSULA (Ref. L.U 2017)

Ils ne sont pas flûtistes tombés de la dernière pluie et n’aiment rien de tel que de croiser leurs souffles et partager, bien amicalement, un savoir-faire au seul service d’une musique qui doit plus à la poésie mélodique qu’à une quelconque surenchère dans la performance technique que leur autoriserait l’armada de flûtes utilisée.

Il y a dans leur jeu ( et le bonheur qu’ils y trouvent ) une sérénité sage, bien propice au déploiement d’images aussi fugaces que fragiles, et invitation au voyage qu’amplifient dans Bleuités par exemple, quelques courtes phrases orientalisantes. Voyage rêvé et conforté par le choix des titres que Jérôme Bourdellon et Michel Edelin ont attribué à leur compositions - improvisations. Titres dont on ne peut croire qu’ils ne sont que le fruit du hasard tant ils donnent sens à la musique qu’ils dévoilent.

Empruntés au «Bateau ivre» d’Arthur Rimbaud ils se confortent judicieusement les impressions liées à l’écoute sans en éliminer l’irrésistible part de mystère.
 

- Jean-Paul Ricard