Dissonances autour du CNM - Politis 21/06/2018

Publié le 2018-06-21
Temps de lecture : 2 min.
Les Allumés du Jazz
Dissonances autour du CNM - Politis 21/06/2018
Les Allumés du Jazz

Dissonances autour du Centre de la musique - Ingrid Merckx / POLITIS 21/06/2018
 
Le projet de créer une structure nationale dédiée refait surface et pose les questions de sa gouvernance et de son financement au regard des besoins.
Un serpent de mer au ministère. Le projet de Centre national de la musique (CNM) abandonné en 2012, a ressorti la tête en 2017 quand la ministre de la culture, Françoise Nyssen, a chargé Roch-Olivier Maistre, conseiller de la Cour des comptes, d'une mission de réflexion sur un projet de "maison commune de la musique"
Rendu public en novembre, le rapport Maistre à conclu à l'opportunité de relancer le CNM, comme d'"une nouvelle ambition pour la politique musicale"
Ce centre qui doit naître début 2019, connaît uen gestation difficile. "Un centre national de la musique, pour quoi faire ?" réagissaient Les Allumés du Jazz dans Politis, le 12 février dernier. Cette fédération d'une soixantaine de labels indépendants s'inquiète d'une structuration faisant fi de la grande diversité d'un secteur non constitué en "filières"."La bombe CNM !" alertait-elle en 2012. A cette date circulait une pétition "Non au Centre national de la musique", largement signée par les musiciens. Sous couvert de soutenir les artistes, le projet leur semblait célébrer les noces de l'institution avec les majors et les entrepreneurs du spectacle. Cinq ans après qu'en est-il ?...
"Le projet de Centre national de la musique n'a pas grand chose à voir avec le modèle "Centre national du cinéma", explique Philippe Gautier, secrétaire général du Syndicat national des artistes musiciens (Snam - CGT). Il n'y a pas de bureau cinéma au ministère de la Culture, le CNC se substitue aux politiques publiques". Le CNM serait au contraire un "nouvel opérateur", "comme il n'en existe pas réellement à l'étranger", glisse Philippe Gautier. Ses missions "d'intérêt général" seraient, d'après les préconisations de Roch-Olivier Maistre: l'observation, l'information, la formation, le développement international et le soutien à la musique. D'où les enjeux autour de sa gouvernance et de son financement. Tant que l'un et l'autre sont flous, les concernés hésitent à se prononcer...
"Pas question que le CNM soit assis sur un budget soumis aux lois de finances ou fonctionne par subventions", insiste Philippe Gautier. "L'ambition était d'aller chercher de nouvelles ressources en créant notamment une taxe sur la diffusion dite "taxe youtube" : Canal + vit du cinéma, donc participe au financement de cette industrie. Les contenus musicaux génèrent d'énormes revenus, il semble normal que ceux qui en profitent participent à la production"
Encore faudrait-il distinguer les diffuseurs gratuits de ceux sur abonnement, comme Spotify, Deezer, amazon... Et mieux cerner les géants du secteur, qui se partagent 30à 50 % du marché. Soit des multinationales comme Live Nation, AEG, Lagardère ou SFR qui pilotent la chaîne : diffusion, salles de spectacle, festivals, billeteries, sites internet... Live Nation "leader mondial du spectacle", est entré au conseil d'administration du Prodiss, syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacle musical et de variété. lequel a fait partie des personnalités auditionnées par la mission Maistre, qui n'a entendu ni musiciens, ni disquaires...
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