LE FANTÔME DE L'OPERA (Ref. IL007)

Depuis sa création en 1994 par les frères Christian et Daniel Paboeuf, la formation « Il Monstro » a  embrassé  de nombreuses formes dont le concert (duo et quintette), la forme théâtrale (« Le portrait ovale » en trio), le ciné concert (Cinémonstro pour les « Chaplin » en quartet et les travaux de Christian Paboeuf en solo avec l’ADRC pour « L’aurore » de Murnau, « Gosses de Tokyo » de Ozu, « Metropolis » de Fritz Lang, « The Lodger » et « Chantage » d'Hitchcock, « La passion de Jeanne d’Arc » de Dreyer, et tout récemment un court métrage de la cinéaste coréenne Yoon Ga-Eun  « Ours  de cristal » au Festival International du Film de Berlin. (en tout 17 ciné concerts en solo).

C’est de nouveau avec la formation Il monstro que Christian Paboeuf a créé le ciné concert« Le fantôme de l’Opéra » dans la première version du film réalisée par Rupert Julian avec Lon Chaney et Mary Philbin.

Après toutes ses créations musicales autour de différentes formes de cinéma, Christian Paboeuf a voulu dans ce nouveau projet s’attaquer au cinéma fantastique et à son illustration sonore. Son travail qui a souvent mis en valeur un univers sonore varié et particulier est propice à cela. C’est donc à la fois un travail où l’écriture et l’improvisation sont toujours très présentes mais aussi la recherche sonore pure.

Un difficile mais beau travail se profila : à l’instar des « Chaplin » il s’agissait de rendre toute la complexité et la beauté humaine, l’amour, la déception amoureuse, l’homme monstrueux rejeté qui se venge, la foule, l’épouvante et le mystère, le luxe construit au dessus du chaos, les lieux secrets, la séduction de l’horreur, l’être différent face aux autres , la beauté féminine etc…

On pourrait penser à « La belle et la bête » mais cette bête là sait qu’elle ne quittera jamais plus sa laideur.

C’est donc avec le quartet Il Monstro formé de Régïs Boulard à la batterie remplacé aujourd'hui par Pierre Thibaud, David Euverte aux claviers, Daniel Paboeuf aux saxophones et Christian Paboeuf aux hautbois, vibraphone midi, flûtes à bec basse et alto et compositions que tout cela est dépeint; avec la même volonté de « coller » au film mais n’ayant pas peur du nouveau.D’ailleurs quelle peur pourrait-on avoir quand l’envie artistique, l’envie de créer part d’emblée de l’osmose?

La vogue actuelle du ciné concert, si elle permet aux artistes mis à mal par cette époque difficile, de travailler, a aussi pour intérêt, à l’instar du théâtre de proposer de nouvelles interprétations des œuvres mais aussi de la vie.
Christian Paboeuf