CNM: QUELLE RÉACTION COLLECTIVE ADOPTER FACE A CETTE CATASTROPHE ANNONCÉE ?

Publié le 2019-05-27
Temps de lecture : 2 min.
Les Allumés du Jazz
CNM: QUELLE RÉACTION COLLECTIVE ADOPTER FACE A CETTE CATASTROPHE ANNONCÉE ?
Les Allumés du Jazz

EXTRAIT DE COMPTE RENDU DE RÉUNION AUTOUR DES CONSEQUENCES DU CNM  - 6 MAI 2019
Cette réunion, à l'initiative de Fabien Barontini  et en présence de plusieurs musiciens était une première prise de contact afin de réfléchir aux conséquences  négatives de la création du CNM et d'organiser une réaction collective .

Plusieurs participants ont d’abord insisté sur l’aspect économique de ce CNM qui conçoit la diffusion numérique comme pilier central de l’avenir de la musique. L’abandon de la licence globale pour le numérique a favorisé une privatisation commerciale de l’usage du numérique, ce CNM est perçu comme un outil au service des industries de la musique au dépend des musiques de création d’où la dénomination du CNM comme Établissement industriel et commercial.

Le rapport parlementaire donne pour les objectifs du CNM l’exemple à suivre d’artistes commerciaux tels Chris & The Queen, Jaim etc.  La seule finalité de la musique étant de conquérir des parts de marché à l’international. Cette situation est la résultante d’une longue détérioration au fil des ans des politiques publiques en matière de programmation artistique. De multiples exemples ont été donnés :pensée du management dans les théâtres publics "ce n’est pas pour mon public !", cahier des charges Drac impossible à tenir, le Bureau Export dont les dossiers de demande d’aide stipulent d’indiquer la quantité obtenue de Like Facebook.… Ainsi, le modèle économique sous-tendant le rapport de la mission parlementaire est celui de l’industrie et ne prend en compte que les chiffres donnés par les industries (SNEP/Prodiss). Par exemple, nous savons que les ventes de maison de disques indépendantes, difficiles à comptabiliser, ne sont pas prises en compte par le SNEP. Le "streaming" est devenu le moyen pour installer un modèle de rentabilité lucrative de la musique en faveur des industries. Les majors sont les seules bénéficiaires de ce modèle en s’appuyant sur le modèle rentable du Star System _Rolling Stone pour les anciens ou vedettes du R’n’B comme Rihanna, dont la musique est produite par le procédé industriel du Tracks and Hooks. La musique n’est plus une chaîne d’activités au service de la création mais uniquement une filière industrielle.

Le CNM fait alors sortir la musique de la politique dite d’exception culturelle.

Le CNM ne parle en aucun cas du travail artistique réel qui est celui des musiciens.
L’éthique est totalement absente du projet CNM. Il traduit un manque pathétique d’imagination des politiques. Face à cela, il faut continuer à être indépendant et à concevoir la production musicale comme un travail artistique. La nécessité de définir la réelle valeur du travail artistique est d’autant plus urgente que le modèle numérique est une catastrophe écologique et sociale. Des musiciens aujourd’hui ont une partie de leur revenu provenant du "Chapeau". Il faut réfléchir d’autant plus à ces revenus; comment agir sur les dénommés "corps morts" de la Sacem, l’objet disque produit en concert, une meilleure présence de la musique vivante dans les lieux et théâtres publics, comment développer les financements publics à la musique... Pistes d’autant plus conseillées que le CNM, pour l’instant conçu en petite dimension avec un budget de 20 millions d’euros (création officielle au 01/01/2020), vise peu à peu à élargir son impact afin d’absorber les financements publics à la musique. Le CNM agit comme un coucou qui fait son nid dans le service public de la Culture.

Le CNM est lancé certes, mais sur une petite dimension dans un premier temps et le modèle numérique est très aléatoire (les sociétés de streaming spotify, deezer…, cumulent toutes des bilans financiers annuels à gros déficit). Cela nous laisse le temps de développer une activité qui peut affirmer avec force une autre conception de la musique aussi bien dans l’espace public que dans les politiques publiques.  
À condition de commencer dès à présent.

(Les Allumés du Jazz vous tiendrons informés au fur et à mesure des rencontres)

Les Allumés du Jazz
Les Allumés du Jazz

Vous pouvez nous contacter,
par téléphone +33(0)2 43 28 31 30|par Email contact@lesallumesdujazz.com

N'hésitez pas, nous sommes à votre écoute.