STREAMING - LE MONDE 5/6 JUIN 2017

Publié le 2017-06-08
Temps de lecture : 2 min.
Les Allumés du Jazz
STREAMING - LE MONDE 5/6 JUIN 2017
Les Allumés du Jazz

L’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI) souhaite que s’instaure enfin un modèle plus équitable de répartition des revenus générés par le streaming. Avec 4 millions d’abonnés en France à ces plates-formes (Spotify, Deezer, Apple Music, Qobuz…) et 28 milliards de titres écoutés en 2016, l’Hexagone peine à rattraper son retard par rapport à ses voisins. L’écoute de musique en flux « va devenir demain le modèle dominant de la musique enregistrée », assure Stéphan Bourdoiseau, président de Wagram Music. Aujourd’hui, l’UPFI regrette que le système actuel (fondé sur le nombre d’écoutes d’un même titre, rapporté à l’ensemble des écoutes générées par tous les titres chaque mois) tende « à écraser la rémunération de la plupart des titres qui ne figurent pas dans le sommet de la pyramide ». Il profite en effet essentiellement à la musique urbaine (et à des artistes comme Jul, PNL, Booba, Dry, Drake, Ed Sheeran…), la plus écoutée par un public jeune, au détriment de la pop, de l’électro et surtout du jazz ou du classique. La concentration de l’écoute au profit de quelques dizaines de titres s’intensifie semaine après semaine. D’autant plus que les moins de 25 ans consomment bien plus de musique que leurs aînés et écoutent en boucle un même morceau.

« Affaiblissement de la diversité »

« Certains genres peu écoutés sur ces plates-formes, comme le classique ou le jazz, ne pourront pas survivre », prévoit Emmanuel de Buretel, PDG de Because Music. Ce mode de calcul « risque d’écraser la rémunération d’un grand nombre d’artistes – ceux qui ne figurent pas dans le Top 50 – mais aussi d’asphyxier à terme la production locale puisque les revenus des répertoires les moins exposés s’assécheront », assure Jérôme Roger, directeur général de l’UPFI.

La grande majorité des producteurs indépendants est convaincue qu’il faut adopter un système de rémunération « par utilisateur » qui favoriserait une plus large palette d'arsites. D'autant plus assure l'UPFI, que cela permettrait d'éviter les suspicions de fraudes soulevées par le Syndicat national de l'édition phonographique. Certains chanteurs de hip-hop ont parfois atteint des résultats d'écoute démesurés sur les plates-formes de streaming. Il n'est pas exclu que des batteries d'ordinateurs aient tourné en boucle et en continu pour gonfler artificiellement ces scores et arrondir les revenus de ces artistes propulsés dans les meilleures ventes. Deezer est le premier à défendre bec et ongles un tel changement. « Nous ne voulons participer à un affaiblissement de la diversité », assure Alexis de Gemini, PDG France de Deezer. « Le nouveau système permettrait une répartition plus juste et chaque abonné Deezer contribuerait à financer l'artiste qu'il écoute », ajoute-t-il. Cela ne changerait rien, selon lui, aux sommes versés infine à l'industrie musicale française. « Nous sommes prêts à assumer les frais inhérents aux nouveaux logiciels de calcul », assure M.de Gemini, qui lance : « J'appelle tous les artistes de variété, pop et rock - les Johnny, Daho, Cabrel , Obispo...- à soutenir cette initiative.» Plus dubitatif, Stéphane Le Tavernier, président de Sony Music France, estime « qu'à ce jour rien ne prouve qu'une répartition par abandoné sera plus équitable pour les artistes ». Il attend que des études d'impact présces le démontrent.

 

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