VOICES AND DREAMS (Ref. EMV1016)

Publié le 2001-01-01
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Les Allumés du Jazz
VOICES AND DREAMS

Artistes / Artists
Joe McPhee, Raymond Boni

Label(s)
EMOUVANCE

"Le présent enregistrement est un rêve réalisé, rêve devenu réalité, un dialogue entre deux frères qui se racontent des histoires tout en goûtant aux saveurs et aux délices de la vie. Nous levons nos verres et nos voix au lendemain qui verra le début d’une nouvelle aventure".
 
"Voices fut conçu à l'origine comme un duo pour synthétiseur (John Snyder) et saxophone ténor (moi-même). Le titre nous est venu à l'esprit pendant notre première tournée européenne, après la visite d'un monastère dominicain du XIIIe siècle situé à Colmar en France. John s'est servi d'un retardateur de voix Echoplex pour simuler l'acoustique du monastère, et de mon côté j'ai vocalisé dans mon ténor, d'où le titre "Voices". J'ai rencontré peu de temps après le guitariste extraordinaire Raymond Boni, c'était comme si je retrouvais mon frère jumeau spirituel. En 1977, nous avons joué dans le même programme lors d'un concert à Paris : on n'était pas encore en duo mais nous savions déjà que ce moment-là ne tarderait pas.
En 1979, la musique de Raymond fut à l'origine de notre première collaboration pour l'enregistrement intitulé OLD EYES (Hat Hut Records).
En 1980, nous avons enregistré "Tales & prophecies" (Hat Hut Records) en compagnie d'André Jaume : c'est là où commence notre véritable voyage de découverte.
Depuis 20 ans nous jouons ensemble, nous faisons de la musique ensemble dans des formations et des contextes divers, y compris en duo, mais jusqu'ici nous n'avions jamais fixé ce cadre si intimiste sur disque. En réalité, depuis plus de 20 ans, la musique est prétexte pour nous retrouver, pour partager du temps ensemble à manger, à boire, à blaguer, à célébrer la vie, à nous raconter nos histoires et à essayer de prévoir l'avenir. Au cours des années, la composition "Voices" est devenue notre thème à nous, c'est perceptible dans quasiment toutes nos prestations. Partout dans le monde chacun y trouve quelque chose qui lui rappelle sa propre culture, un peu comme l'évocation d'un souvenir, un rêve. C'est une reconnaissance formidable. Le présent enregistrement est un rêve réalisé, rêve devenu réalité, un dialogue entre deux frères qui se racontent des histoires tout en goûtant aux saveurs et aux délices de la vie. Nous levons nos verres et nos voix au lendemain qui verra le début d'une nouvelle aventure."
Joe McPhee
 
Cela n'étonnera pas ceux qui connaissent de longue date leur profonde complicité : les deux musiciens livrent ici une œuvre riche et sensible, littéralement bouleversante d'émotion contenue et digne. Apaisés, serein respectueux l'un de l'autre, ils improvisent, voix mêlées et dans la plus stimulante des libertés, un chant d'amour et d'amitié d'une force et d'une sincérité peu communes. Boni et McPhee au pays des merveilles donc, mais pas des illusions factices. Le chant, tout lucide et généreux qu'il soit, tient à distance faux semblant et consensus béat, d'autant plus beau qu'il est sans complaisance. Envers l'autre (auditeur compris) comme envers soi-même dans une complémentarité exigeante mais enrichissante pour tous. On peut alors savourer la façon, inimitable, dont Boni installe, par ses introductions, le climat de chaque thème et, plus ou moins vite, la tranquille assurance avec laquelle McPhee vient y déposer sa mélodie (celle, très belle et prenante, de Voices notamment, peaufinée depuis plus de vingt ans de rencontres régulières, enregistrées ou non). Plus qu'une rencontre, une communion intègre et fragile comme un rêve. Voix et rêves entrelacés, voix rêvées, rêves de voix, à la frontière floue, portés par les nuances d'une interprétation exemplaire, tel ce Dream I magnifique où alternent effets de souffle et lignes pures et claires de cette trompette de poche dont McPhee, après Don Cherry, reste l'un des plus admirables utilisateurs.
Jean-Paul Ricard, Jazz magazine

Il ne saurait y avoir de titre plus juste pour évoquer la dernière rencontre de Boni et Mc Phee, frères de son plus que de sang qui posent en page intérieure de cet album Emouvance alors que la jaquette, à la composition abstraite, éclaire d'un rouge profond et comme verni la conversation engagée dans ce disque, où les rêves ont une voix. C'est à l'ampleur de la voix, à la fascination du chant, à l'expression libre que Joe Mc Phee se réfère depuis « Nation Time », un de ses premiers albums en 1970.
Quatre Voices irréelles intercalées de Dreams non moins étranges se répondent tout au long de l'album. Elles reprennent la même trame, suivent le fil conducteur, ce passage du dialogue au rêve, un thème très proche de The Eulipions de Roland Kirk, lui même fortement inspiré de Lalo Schiffrin que Joe Mc Phee démarre au ténor. Sans relâche, le guitariste l'accompagne, poursuivant l'échange avec une énergie frémissante. D'autres sons de guitare auraient écrasé le ténor mais pas les frottements, les effleurements, la construction crescendo de Raymond Boni, rythmicien sans pareil, intégrant avec souplesse tous les imprévus de cette musique dérangeante. Point de vibrantes démonstrations free ni de vociférations mais plutôt un accord en demi-teinte, intimiste et toujours rebelle. La prépondérance d'effets électriques dans les trois plages intitulées Dreams induit un climat insolite, où Joe McPhee excelle à la trompette de poche, ne manquant ni de délicatesse ni de force. Ce volet plus onirique incite les musiciens à une improvisation complice, constamment sous tension. Ils brossent tout un arrière-pays dans une tonalité sourde, qui traduit une émotion souvent contenue : babil, souffle, chuchotements, distorsions et transgressions exprimées en un élan continu pour rendre compte des béances et autres fractures de l'âme.
C'est dans de drôles de voies, des espaces obliques - ceux de la passion - que nous entraînent en effet les deux amis qui se connaissent depuis vingt-cinq ans et ont joué dans des contextes divers, rapprochant de façon militante cultures et musiques : ainsi s'entend dans cette musique sans parole, un seul chant, exprimant souvent la colère mais aussi la promesse d'une (ré)conciliation.
Sophie Chambon – www.citizenjazz.com

Raymond Boni (elg), Jo Mc Phee (as, ts, tp de poche).

1 – Ouverture : Mozart au paradis
2 – Héroica
3 – Analytiques Vampires
4 – A la recherche de l'étoile
5 – Tristan
6 – Colloredo
7 – Continuum
8 – Arnolds
9 – Cruauté du contrepoint
10 – Epilogue : Requiem

Durée : 67'35
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