FARM JOB (Ref. PL 041)

Publié le 2014-01-04
12 €
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Les Allumés du Jazz
FARM JOB

Groupe / Band
Hokkaïdo Rush

Musiciens / Musicians
Fabien Duscombs, Julien Touéry, Maxime Delporte, Robin Fincker

Label(s)
PETIT LABEL

Early, pièce d’introduction de l’album, (que l’on retrouve au début de « Number 8 ») plante bien le décor et les multiples directions esthétiques et les divers modes de jeux dont Farm Job nourrit sa musique. Les compositions sont signées Robin Fincker et Julien Touery qui affirment tous deux des personnalités musicales très originales, les quatre instrumentistes étant du reste excellents. (Fabien Duscombs!) Inquiétante, ne serait-ce que par ce drôle de trémolo que produit parfois Robin Fincker, entêtante, très expressionniste, la musique de Farm Job atteint parfois une puissance quasi-symphonique (n°4 lighthouse story).  On croit déceler un hommage à Paul Motian à travers un très beau thème de Robin Fincker (Strumming Music) excellemment interprété sur ce mode de jeu rubato, par vagues pulsées, ressac rythmique cher au quartet américain de Jarrett, auquel on ne peut s’empêcher de songer également à l’écoute de « Fainting Goats » (Julien Touery). Ce très bel album se clôt sur un autre ressac, celui de la berceuse « Sleep », beau thème de Robin Fincker.

 

CITIZEN JAZZ :

S’il peut paraitre évident pour certains que la terre ne ment pas, les improvisateurs de Farm Job sont plutôt à ranger dans le camp des nomades et des défricheurs, de ceux pour qui labourer un terrain n’équivaut pas forcément à exploiter un canevas sans cesse recommencé. Ce quartet très égalitaire au fort accent toulousain développe une musique dense et structurée qui fait la part belle à l’improvisation mûrie collectivement, avec beaucoup d’attention et de temps de parole offert à chacun.

« Albert », qui ouvre Area, donne une impression de solidité portée par le ténor très ample de Robin Fincker. Grand animateur de la scène jazz londonienne, celui-ci est également membre du Surnatural Orchestra et du trio de Vincent Courtois. Comme souvent, au sax comme à la clarinette, il développe un jeu aérien et plein de relief, et sa tonalité sablonneuse et impressionniste détermine la couleur de la musique. A ses côtés, le pianiste Julien Touery travaille lui aussi le son en profondeur. Membre du quartet d’Emile Parisien, on pourrait le trouver presque effacé, si l’on n’y prenait garde. Mais en réalité, entre abstraction électronique et exploration spectrale de son instrument, il est ici le principal artisan de l’atmosphère faussement indolente. Il s’échappe du brouillard électronique de « Descente » comme un suintement inexorable, une musique qui se construit au fur et à mesure que le temps s’impose grâce aux trouvailles percussives du remarquable Fabien Duscombs.

Car la musique très organique d’Area est d’abord posée sur un socle rythmique fait de solidité et de musicalité. Au côté de ce batteur remarqué dans Le Tigre des Platanes, on retrouve le jeu fluide du contrebassiste (et leader de Stabat Akish) Maxime Delporte. Cette entente forge un son dont l’apparent dépouillement permet un travail scrupuleux d’érosion du silence. « Hokkaido Rush », qui débute dans un échange très complexe entre les deux rythmiciens, structure une musique luxuriante malgré son apparente âpreté.

Enregistré sur Mini-Loop, collection réservés au formats courts du label londonien Loop Collective dont Fincker est l’un des principaux acteurs, Area est de ces albums qui captent avec fidélité une musique de l’instant forgée à partir de l’expérience commune. Avec une telle maturité, nul doute que les moissons futures seront fructueuses.

Robin Fincker (ts), Julien Touery (p), Maxime Delporte (b), Fabien Duscombs (dm)
Les Allumés du Jazz

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