Le monstre unicorne qui s’affiche sur la pochette d’Uranus en dit plus long sur le nouvel album du trio Jean Louis que n’importe quelle chronique… A la fois fragile et hostile, avec son allure de poupée de cinéma tout droit sortie d’un des monster movies chers à Franck Zappa [1], il cherche à attraper ce jeune trio membre du Collectif Coax, mais face sa dérisoire patte griffue, les musiciens qu’il domine de sa haute taille n’affichent que de l’indifférence. Tout est imaginaire à la surface d’Uranus. Tout est le fruit d’un scénario échafaudé avec beaucoup de raffinement, malgré ses allures bravaches où s’entrechoquent des atomes de jazz, de rock et de métal, indifférents à toute forme d’étiquettes. Si les revirements permanents de la batterie de Francesco Pastacaldi au cœur de la chambre d’écho d’Aymeric Avice ont pour seul but la course-poursuite, l’énergie qui se dégage de ce power trio est un moyen de partir à l’aventure. Jamais une fin en soi.
par Franpi Barriaux // Publié le 24 février 2014