Bruno Tocanne (dm), Michael Bates (b), Samuel Blaser (tb), Rémi Gaudillat (tp).
Du rêve en action... Vital !Le ton est donné dès le premier titre, "Birthday Memorial" , composé par le contrebassiste Michael Bates: une incantation répétée de la basse, ni majeure, ni mineure - un intervalle de quarte ascendante - mais lourde de colère. Un glas. La batterie entre, impaire, chaloupée, temps qui passe puis, avec les cuivres, la tonalité s’affirme : sol mineur, couleur du tourment. Mais attention : ici comme dans la "Freedom Now Suite" de Roach et Lincoln, comme sur "Ah-Hum" de Charles Mingus, la colère n’est pas abattement mais résistance (Bruno Tocanne est aussi le fondateur du trio Résistances...) : elle est vitale, féconde, joyeuse même. Tout au long de l’album, les sonorités éclatantes, les unissons décalés, les tierces buissonnières, les commentaires narquois du trombone de Samuel Blaser - glissandos, effets de sourdines -, le fil tendu à l’extrême par la batterie, la contrebasse dévalant les pentes à tombeau ouvert - running bass et non walking -, tout cela est vivant au-delà de toute expression. Vital. "Shape" , de Rémi Gaudillat, morceau tumultueux, menaçant et jouissif, est un autre point culminant. Une contrebasse qui geint et gronde sous l’archet, le feu roulant de Bruno Tocanne, l’hymne énoncé par les deux cuivres et souligné par l’archet de Michael Bates qui s’élance en un court solo dans les profondeurs des graves avant d’être rejoint par les soufflants pour un ultime bouquet de sons...... Un moment de retenue au centre de l’album: Alicante, plus élégiaque, mais dépourvu de tout attendrissement factice; des improvisations généreuses à deux, trois ou quatre ("Waiting for..." , "Le singulier au pluriel" , "Le présent du vindicatif" ) ; des bribes de jazz presque classique ("Interlude 1" ) ou soul ("Voodoo" ) ; tout cela donne un album cohérent et frondeur qui n’a pas à rougir de la comparaison avec les grands anciens... » ELU CITIZEN JAZZ
From dream to action ... Vital !
The tone is given from the first title, "Birthday Memorial", composed by bassist Michael Bates: a repeated incantation of the bass, neither major nor minor - a fourth ascending interval - but heavy with anger. A knock. The battery enters, strange, vacillating, the time that passes then, with the brass, the tone asserts itself: minor ground, color of the torture. But beware: here, as in Roach and Lincoln Now, as in Charles Mingus's Ah-Hum, anger is not a reduction, but a resistance (Bruno Tocanne is also the founder of the trio Resistances ...): it is vital, fruitful, even happy. Throughout the album, the luminous sonorities, the unison shifted, the thirds exchange, the sardonic comments of the trombone of Samuel Blaser - glissandos, effects of mute -, the thread stretched to the extreme by the battery, the double bass down the slopes discovered (...) all this is alive beyond the expression. Vital. Rémi Gaudillat's "Shape", a tumultuous, menacing and enjoyable play, is another highlight. A double bass that whispers and groans under the bow, the sparkling fire of Bruno Tocanne, the hymn pronounced by the two brass and emphasized by the bow of Michael Bates who rushes into a short solo in the depths of the bass before to be joined by the blowers for an ultimate bouquet of sounds ...... A moment of restraint in the center of the album: "Alicante", more elegiac, but devoid of any factitious feeling; Generous improvisations to two, three or four people ("In the meantime" ..., "the singular plural", "the present of the vindictive"); jazz pieces almost classic ("Interlude 1") or soul ("Voodoo"); all this gives a coherent and rebellious album that does not have to be ashamed of the comparison with the big old ones ... " ELECTED CITIZEN JAZZ
